« La Commission demande aux États membres de criminaliser le discours de haine »
En lisant le titre de cet article publié sur Euractiv.fr, me vient une interrogation : la haine étant un sentiment, peut-on criminaliser un sentiment quel qu'il soit ? Cela me semble bien difficile et surtout dangereux. Quelles peuvent être les limites d'une politique de criminalisation des pensées ?
Si la lutte contre l'antisémitisme, l'islamophobie ou toute autre forme de rejet d'autrui est légitime, les moyens que mettent les autorités pour y parvenir, notamment par la restriction de la liberté d'expression et la répression vis à vis de ceux qui expriment « le mal », sont pour moi inacceptables et surtout, totalement inefficaces.
Tout homme doit être libre de penser et d'exprimer ses sentiments
Tout d'abord en substance, tout homme doit être libre de penser et d'exprimer ses sentiments, même les plus abjectes. Tout homme en désaccord est libre d'objecter et tout homme offensé ou offusqué a le devoir de combattre ces pensées. Ce n'est pas en tentant de les prohiber qu'on parvient à enrayer la propagation des idées. Bien-sûr, hors de question de laisser les discours de haine se diffuser sans les combattre.
Refuser le débat, c'est abdiquer
Criminaliser le discours de haine, diaboliser ceux qui le propage est, au delà de la question des limites qu'il faut ou non fixer à la liberté d'expression, une politique stérile. Depuis des décennies, les partis dit « républicains » n'ont cessé d'avoir comme unique stratégie face au Front National sa diabolisation. Force est de constater que ça n'a pas fonctionné et qu'au contraire, ça a probablement participé à son expansion.
Ne nous trompons pas de méthode. Libérerons les esprits. Parlons-nous. Laissons les idéologies s'exprimer, s'entrechoquer dans un combat d'idées et d'arguments. Luttons avec force et conviction et les valeurs humaines l'emporteront.