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La voix de la grenouille

Parce que la liberté d'expression sera toujours plus forte

Inégalités extrêmes : du pain bénit pour les milliardaires

Publié le 21 Janvier 2015 par La grenouille in Economie, OXFAM, International

OXFAM International, une ONG luttant sur les terrains politique, économique et humanitaire contre la pauvreté et l'injustice dans le monde, vient de publier une étude intitulée « Insatiable richesse : toujours plus pour ceux qui ont déjà tout » qui montre l'explosion des inégalités extrêmes, autrement dit le fossé – et c'est peu dire – qui se creuse de manière vertigineuse entre les plus grandes fortunes de la planète et le reste du monde.

 

Dans cette étude, on peut lire qu'en 2014 les 1 % les plus riches de la planète possédaient 48 % des richesses mondiales. OXFAM estime que d'ici 2016, ils en posséderont plus de la moité.

De plus, sur les 52 % de richesses restantes, il faut savoir que 46 % sont également détenues par les personnes les plus fortunées du monde. En résumé, 20 % de la population mondiale détient 94,5 % des richesses pendant que les 80 % restants se partagent les miettes, soit 5,5 %.

Autre chiffre bien parlant : 80 personnes possèdent autant que 3,5 milliards d'autres.

 

Ces inégalités, qui se sont creusées pour atteindre aujourd'hui des proportions abyssales, ne sont pas prêtes de diminuer, bien au contraire. Car si certains dirigeants se disent avoir pris conscience qu'il fallait agir, il me semble qu'ils n'en ont en réalité, tout au moins pour le moment, ni les moyens, ni la volonté.

 

En effet, toujours selon cette étude, bon nombre de milliardaires ont des intérêts dans les secteurs de la finance, de l'assurance, dans le secteur pharmaceutique et de la santé. Or, ces secteurs dépensent des centaines de millions de dollars (1050 millions de dollars en 2013) pour faire du lobbying auprès des responsables politiques dans le but de favoriser leurs intérêts et d'augmenter leurs profits.

Ce qui est scandaleux, à mon sens, ce ne sont pas seulement les sommes astronomiques dépensées, c'est aussi et surtout que cela fonctionne très bien au vu des résultats de cette étude. Sans compter que le secteur de la finance et le secteur pharmaceutique ont également contribué à coup de centaines de millions de dollars au financement de certaines campagnes électorales aux États-Unis.

 

Les dirigeants politiques – j'espère encore naïvement pas tous – étant élus grâce aux élites pour les élites, ne vont certainement pas tuer la poule aux œufs d'or car ils font parti de ceux à qui profite le crime.

La puissance financière des plus riches leur procure le pouvoir sur les politiques que les peuples n'ont pas et qui devrait leur revenir.

 

Indignez-vous !* qu'il disait. Oui, mais pas seulement. Agissons ! De nos jours, les ONG qui luttent contre ces inégalités extrêmes arrivent à avoir l'écoute des dirigeants. Elles peuvent donc être notre voix. Et pour qu'elles aient autant d'influence et si possible plus que les multinationales et les multimilliardaires, nous devons, citoyens scandalisés par cette situation, tous nous rassembler derrière elles.

 

* Stéphane Hessel : Indignez-vous ! Essai publié en 2010

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